To what extent

Installation, Dessin
To what extent fait l’objet d’une première exposition au Palais de Tokyo à Paris en 2016.[ Depuis plus de cinq ans, François Réau enrichit ce projet de longue haleine, dont chacune des pièces qui le compose nécessite plusieurs mois de production. 

Cette installation au titre plurivoque interroge le rapport que l’artiste et le spectateur entretiennent avec les mesures spatio-temporelles. Non sans jouer sur les mots, To what extent – « Dans quelle mesure » – invite au questionnement : dans quelle mesure l’œuvre est-elle un dessin, un nuage, un paysage ? Et de quelle(s) mesure(s) s’agit-il exactement ici ? François Réau nourrit une réflexion sur l’acte même de dessiner en lien avec la nature. Il explore à la fois les frontières du médium comme l’espace de la représentation. S’il engage le spectateur à s’immerger dans un paysage céleste, occupé au deux tiers par les volutes d’un gigantesque nuage, il nous rappelle que la représentation demeure fiction. Structure inconsistante, éthérée, en état permanent de formation et de déformation, le nuage est un symbole de ce qui échappe à la représentation ; il est une image incomparable du mouvement et de ce qui se forme « au-delà » de la perception.

Pour donner corps à ses dispositifs, François Réau convoque la peinture, le crayon au graphite et le scalpel au moyen duquel il crée de fines incisions dans le papier. Par la forte implication du geste dans son œuvre, l’artiste propose d’extraire le dessin de sa bidimensionnalité, de mettre en relation étroite dessinet dessein (l’intention). Les trois feuilles qui structurent To what extent X s’articulent à une cinquantaine de fils de plomb qui s’immiscent dans le champ visuel du spectateur. François Réau recycle cet instrument de mesure et de calcul par excellence qui de tout temps a eu la faveur des architectes, des maçons ou des tapissiers pour créer et imaginer des constructions. Compris dans un entre-deux, physique et temporel, les fils de plomb en suspension deviennent partie prenante du sujet : ils métaphorisent des nuages.